lundi 21 mai 2012

La délicatesse, de David Foenkinos



Au premier coup d'oeil, je vois François Damien alias L'Embrouille, je l'aime beaucoup! J'ai vu la plupart de ses sketchs à la télévision, il y a des années. Directement, j'ai accroché, on aime ou on n'aime pas...
Grâce à ce premier aperçu, à ce visage, j'ai envie de lire ce livre. Je me réjouis déjà de voir le film!

Pour commencer, j'ai lu la 4e de couverture et son résumé apéritif:
« François pensa : si elle commande un déca, je me lève et je m’en vais. C’est la boisson la moins conviviale qui soit. Un thé, ce n’est guère mieux. On sent qu’on va passer des dimanches après-midi à regarder la télévision. Ou pire : chez les beaux-parents. Finalement, il se dit qu’un jus, ça serait bien. Oui, un jus, c’est sympathique. C’est convivial et pas trop agressif. On sent la fille douce et équilibrée. Mais quel jus ? Mieux vaut esquiver les grands classiques : évitons la pomme ou l’orange, trop vu. Il faut être un tout petit peu original, sans être toutefois excentrique. La papaye ou la goyave, ça fait peur. Le jus d’abricot, c’est parfait. Si elle choisit ça, je l’épouse…
- Je vais prendre un jus… Un jus d’abricot, je crois, répondit Nathalie. Il la regarda comme si elle était une effraction de la réalité ».

Je le trouve chouette cet extrait. Il est sympathique de voir les questions que François se pose. Comme si une boisson déterminait la personnalité de quelqu'un. Est-ce un hasard de retrouver "François" comme prénom pour le personnage du roman? Je ne pense pas.
C'est la première fois que je lisais un roman de cet auteur et je ne suis vraiment pas déçue, je suis même très ravie! Je me suis arrêtée sur plusieurs passages du roman. Je vous les présente. Mais avant cela, je voulais souligner le plaisir que j'ai eu en lisant ce bouquin! Vite une nouvelle lecture du même auteur. Quel style d'écriture, quel naturel, j'adore...

J'ai souligné beaucoup de passages, regardez... Il fait beaucoup de notes en bas de page comme ici, "Il y a souvent une nette tendance à la nostalgie chez les Nathalie". C'est un peu comme pour la 4e de couverture, je me suis dit, cet homme se fait des idées, pourquoi une Nathalie serait plus nostalgique qu'une autre? Il faut avoue que son raisonnement fait sourire.
"Elle est exactement le genre de femme avec qui je voudrais partir à Genève en week-end", une fois encore, je souris, j'aime la manière dont il présente sa rencontre avec Nathalie.

L'extrait de la 4e de couverture apparaît très vite dans le roman, il intervient directement après leur rencontre dans la rue. "Le jus d'abricot... si elle choisit ça, je l'épouse" Sur le moment, je me suis dit: "Tu n'aurais peut-être pas dû parler trop vite", ou "Voilà ce qui arrive lorsqu'on parle trop vite". Et puis, finalement, il n'avait pas eu tort de dire cela car elle allait devenir la femme de sa vie, cette Nathalie!
Nathalie aime lire, tiens donc, une littéraire cachée. C'est comme si l'auteur me faisait un clin d'oeil. C'est alors que Nathalie et François forment un couple, Nathalie est à l'université en économie et bosse plusieurs soirs comme ouvreuse de théâtre pour aider François. Lui, est dans les finances et tout se passe bien dans son travail. Je me suis toujours demandé si c'était possible de suivre des études, les réussir tout en étant "en ménage". Apparemment, parfois cela fonctionne mais personnellement, je sais que ce serait très difficile.

Dès le début du roman, François demande Nathalie en mariage mais pas de n'importe quelle manière! Étant un "fan" des puzzle, il en avait produit un avec un fond blanc et une écriture roge qui disait "Veux-tu devenir ma femme?". J'ai adoré ce passage. Il donne envie, moi qui veut me marier, je ne peux être indifférente à cette demande. A la suite, j'ai été interpellée par la petite note de l'auteur : "Podium du championnat du monde de puzzle qui se déroulera à Minsk". Au début, je ne comprenais vraiment pas et puis, après la lecture, je comprends qu'il y a toujours un lien entre les notes et ce qu'on vient de lire! On ne voit pas toujours directement le rapport mais selon moi, c'est une touche d'humour, d'originalité. Je reviendrai là-dessus... J'ai bien aimé le bond en avant, directement, on passe au mariage. Normalement, c'est dans l'année ou l'année suivante mais là, une seule page, ils sont rapides :) .

Le passage où François attire Nathalie à l'extérieur pour lui faire l'amour est très bien représenté, l'auteur trouve les mots justes, on parvient à sentir le bonheur qui les envahit. Mais alors, j'adore le moment où François dit "Rien...rien...c'est juste la première fois que je fais l'amour à une femme mariée". Quelle spontanéité et quelle complicité. Il fallait y penser. On ne s'y attend pas, je pense que c'est cela qui me plaît.
Comment "François" peut-il penser à cela? Ce passage m'a fait rire. Et, ce n'est que le début.

Parfois l'auteur donne des exemples de dictons ridicules. J'aime cela car on sent que l'auteur s'est amusé et libéré en écrivant ce roman. Sa légèreté me touche et c'est rare de retrouver cela chez un auteur. Beaucoup diront que ces passages "hors texte" sont bizarres. Personnellement, j'adore le naturel de Foenkinos. Il y a plein de passages qui me donnent envie d'avancer car je suis d'accord avec l'auteur! Il remet au goût du jour un couple, s'aimant simplement mais sûrement, ayant une vie plutôt banale mais tellement belle! L'auteur joue sur la simplicité, le naturel dans son écriture mais aussi dans son histoire!

Je conseillerai ce roman et je me réjouis de voir le film car il y a un personnage que j'aimerai vraiment voir à l'écran, Markus! Il est tellement bien décrit dans le roman que je me demande à quoi il va ressembler "en vrai"... Et quand on voit la bande annonce: surprise!!! François Damien représente Markus (pas étonnant finalement)!

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